La Télévision semble faire un saut dans l’avenir. Les dernières annonces sont nombreuses et plus précises. Nous parlerons ici de la télévision dans le sens de l’appareil, hardware et software, du téléviseur. Les technologies LED, 3D, OLED,… sont des évolutions. La télé connectée est de loin la plus importante. Ses implications dans les usages et sur les programmes sont une révolution. Dans cet article nous allons voir comment la convergence numérique entre l’Internet et la Télévision a débuté et comment elle s’accélère.
Les géants de l’Electronique Grand Public (EGP) et de l’Internet sont à la recherche de contenus, de programmes pour rendre leurs produits attrayants et pour diversifier leurs sources de revenus. De leur coté, les producteurs et éditeurs sont à la recherche des canaux de diffusion rentables et sûrs pour monétiser leurs contenus et gagner en notoriété. La télévision par Internet englobe la diffusion en direct ou en streaming, la télé de rattrapage appelée la télé à la demande ou la catch-up tv ou encore la télé délinéarisée, la vidéo à la demande ou VOD, plus généralement la vidéo si l’on tient compte des plateformes comme YouTube et les services associés.
Les ventes de téléviseurs en 2010.
La convergence Télévision et Internet.
La télé via un ordinateur.
La télé via la box de son FAI.
La télé connectée.
La télé connectée via un boitier.
La « TV connectée » seule.
Conclusion.
- Les ventes de téléviseurs en 2010.
Les ventes d’écrans plats sont boostées par l’extinction progressive de l’analogique au profit de la TNT. Aussi, la coupe du monde a augmenter les ventes de 250.000 téléviseurs supplémentaires en mai et juin. Encore les innovations apportées par les écrans LED et les écrans 3D dynamisent le marché. « 2010 va être une nouvelle année record pour les téléviseurs à écran plat avec des ventes attendues de l’ordre de 9 millions d’unités, soit une croissance de +22% après une croissance de +31% en 2009 » selon Olivier Malandra, Directeur de l’Electronique Grand Public chez GfK Retail & Technolgy. Ce sera 1 foyer français sur 3 qui se sera équipé ou multi‐équipé.
- La convergence Télévision et Internet.
D’après NPA conseil, la TV Connectée répond à la demande croissante du public de disposer de contenus et services innovants. Plus d’un quart du parc de télévisions en France sera connecté en 2012. 59% du parc de téléviseurs français en 2014.
Source : NPA conseil
L’internet a haut débit booste la convergence. L’accès à l’Internet fixe est à 97,1% en haut (ADSL…) et très haut (Fibre optique…) débit. L’ARCEP compte 20,1 millions d’abonnements à la fin du premier trimestre 2010. Ce nombre s’accroît sur un rythme annuel soutenu de +9,3%. Seul 2,9% des abonnements sont encore en bas débit (598.000 abonnements).
- La télé via un ordinateur.
Il n’est pas nouveau de regarder la télévision par Internet. On la consomme par l’ordinateur sur son écran d’ordinateur. On peut aussi la consommer par son ordinateur sur son téléviseur. Dans ces deux cas on utilise un navigateur web ou des logiciels dédiés tels que Windows Média Center et autres. On parle de Web TV. Par ce moyen on a accès en ligne à la télévision, la catch-up, la VOD et des services.
Sur ce secteur, pourtant plus traditionnel, les annonces se multiplient aussi. En juillet dernier, France Télévisions a inauguré son portail de télé de rattrapage : pluzz. YouTube, se prépare à lancer son service de VOD. Arte vient de signer le lancement de son offre de catch-up sur YouTube. Amazon serait en discussions pour proposer un abonnement mensuel qui donnerait accès à des films et séries en streaming. Et Sony va lancer en France sa plate-forme concurrente à iTunes.
- La télé via la box de son FAI.
Crédit original : Orange-FT
Particulièrement en France, on regarde la télévision sur son téléviseur connecté à la Box de son FAI. Les accès à haut débit par DSL (18,8 millions) sont très largement prépondérants. 9,3 millions, soit un abonné sur deux, a la possibilité d’accéder à un service de télévision sur IP, selon l’ARCEP. Cette proportion augmente de +29,3% au cours de la dernière année. Les box des FAI, la Livebox d’Orange-FT, la NeufBox d’SFR, la bBox de Bouygues, la FreeBox de free,… permettent de voir la télévision, la catch-up, la VOD, de recevoir des bouquets de chaînes optionnelles et des services.
- La télé connectée.
Crédit : Philips
On appelle la « tv connectée » un téléviseur autonome que l’on branche directement à internet. Connecté en Wi-Fi ou par un câble Ethernet au modem-routeur, il gère le signal qu’il affiche à l’écran et les informations montantes et descendantes du réseau. Par extension, on appelle aussi télé connectée un téléviseur qui affiche un signal géré par un boitier, et autre console de jeu, connecté au réseau. Cette deuxième option sera sans doute transitoire, comme pour la TNT. Dans un premier temps elle était visible sur les téléviseurs à tuner analogique en branchant un adaptateur. Depuis, le tuner numérique TNT, et aujourd’hui TNT HD, est intégré aux téléviseurs.
- La télé connectée via un boitier.
Elle va vraiment démarrer en France avec les nouveaux boitiers d’Apple et Logitech-Google. Logitech et Google TV attisent l’effervescence dans ce domaine depuis le printemps. Ils collaborent sur le boitier «Revue» qui intégrera la technologie Google TV. Le nouveau boitier Apple TV est lancé par Apple. Il permet de voir en streaming certains contenus d’Internet, ceux achetés sur iTunes, et de louer en VOD des films et des séries. Un système comparable existe aux états-unis avec le boitier de Roku, mais avec un abonnement mensuel à Netflix.
- La « TV connectée » seule.
Depuis plusieurs mois les industriels de l’EGP proposent des téléviseurs qui se connectent directement à Internet. Ils se connectent à Internet, mais pas au web car ils fonctionnent avec des widgets ou autrement dit des applications. Elles sont simples, ludiques, autonomes de tous navigateur web, sans adresse en http à remplir. Les applications ont popularisé l’internet mobile et les Smartphones. L’idée est de populariser la télé connectée par ce moyen. Chaque constructeur semble avoir son système propriétaire. Chacun a passé des alliances avec les fournisseurs de contenus télévisuels : Sony avec M6 replay. Philips (Net TV) avec Arte. Samsung (internet@tv) avec TF1. LG avec Orange. Cette stratégie qui semble être d’exclusivité est problématique pour le consommateur.
Mais les géants de l’Internet se préparent aussi. Google va sortir Google TV. Ce système est basé sur l’OS Android et le navigateur Chrome. Comme nous l’avons vu, il sera utilisé dans le boitier de Logitech. On sait aussi qu’il animera des téléviseurs connectés de la marque Sony qui a signé un partenariat avec la firme. Outre Logitech et Sony, Intel, Dish network et Adobe (Flash) travaillent sur ce projet. Yahoo de son coté développe « Yahoo connected TV » . Ce systhème de widgets a pour partenaire Vestel qui fabrique en marque blanche 16% du marché européen des téléviseurs LCD et 25% du marché des boitiers. LG, Samsung, Vizio et encore Sony participent à ce projet. Cette semaine France Télévisions et LG annoncent pour 2011, une norme de tv connecté. Elle est développée par un important consortium européen dont LG, Sony, Philips, Altran, Capgemini, Cisco, Eutelsat, TDF, Astra, France Télévisions, TF1, Canal+, … Le HbbTV, pour Hybrid Broadcast Broadband TV, a pour logique d’amener l’interactivité d’Internet au broadcast traditionnel.
- Conclusion.
Le marché de la télévision est en pleine effervescence. La tv connectée va encore accélérer le mouvement. Les intérêts croisés des fournisseurs de contenus et des industriels y contribuent. Quels vont être les projets qui se démocratiseront ? Nous pensons que la stratégie des industriels de l’électronique et de l’Internet qui consiste à créer des applications pour démocratiser les téléviseurs connectés et les usages de la télévision connectée va être efficace. La simplicité d’utilisation est au rendez-vous. Les consommateurs sont habitués au principe des applications sur leur mobile. Mais elle nous parait trop fermée si elle implique l’absence d’un navigateur web complet. En effet, tous les constructeurs parlent de la possibilité d’avoir accès au meilleur d’internet.
Quid du web? D’autant plus que l’écran est grand et la définition HD excellente. La stratégie de partenariats exclusifs entre les grands de l’EGP et les broadcasters brouillent la liberté de choix apportée par l’Internet. Elle peut être un frein pour le consommateur. Elle ne durera pas. La vision de ceux qui viennent du web et particulièrement celle de Google semble plus intéressante. Android étant a l’origine un OS mobile, on peut imaginer que la convergence au mobile va être anticipée. On peut penser que les industriel de l’EGP adopterons cet OS pour les nombreux avantages qu’il apporte. Notamment, il leur évite de développer leurs propres softwares.
Les FAI français vont aussi se battre pour conserver l’avantage de leur technologie et des usages qu’ils ont développés. Ils fournissent une part importante de la télévision par internet. Nous pensons que la logique d’ouverture et d’universalité de l’internet, du web, devrait perdurer indépendamment de tel ou tel industriel ou technologie exclusive. Les industriels se rêvent en Apple alors que sa vision fermée agace. Les fournisseurs de contenus devraient proposer des plates formes, des sites web, des applications accessibles. Ne serait-ce pour qu’on ne leur impose pas demain tel ou tel programme. La norme HbbTV va dans ce sens. Comme on l’a vu les expérimentations et les modèles économiques sont nombreux. On pourrait imaginer encore un Spotify de la vidéo, une catch-up tv avec téléchargement pour les programmes de flux à l’image de ce que fait la radio… Le marché de la télévision couplée à Internet s’annonce passionnant.
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