L’interactivité prend de plus en plus de place dans les médias et la publicité. La création de liens dans un monde digital devient la norme. Au delà des propositions en termes de contenus, qui devraient rester essentielles, les solutions technologiques n’étaient jusqu’ici pas toujours optimales.
En Télévision, jusqu’alors, l’interactivité avec un téléviseur, non connecté, avait évolué lentement jusqu’à l’apparition, rare, des liens via QR-codes (ou Tag, Datamatrix, MobileTag…) sur l’écran. Le téléspectateur mobinaute, presque télénaute, flashait ce tag et pouvait alors jouer à un jeu par exemple. Cela est notamment proposé en ce moment dans le jeu « seriez-vous un bon expert » sur France 2. Les tags peuvent aussi être détournés pour leur graphisme, mais cependant fonctionnent, dans certaines bandes annonces.
Si l’interactivité en télé reste encore très limitée, elle n’est pas nouvelle. Bien avant dans le temps, en 1993, « la carte Multipoints » était testée par France 2 et France 3, fraîchement regroupées en France Télévision, avec un autre type de code barre affiché à l’écran. Encore avant, on se souvient aussi de l’utilisation du clavier de téléphone fixe, en 1992, pour piloter à l’écran le personnage d’ « Hugo Délire » sur FR3.
En 2012, dans la Publicité, l’utilisation du QR-code est devenue usuelle en print.
Mais que ce soit sur du papier, et encore plus sur un écran, l’utilisation d’un code barre comme lien n’est pas une solution formidable. Elle est une étape qui semble bientôt franchie. Cela ne fonctionne pas toujours très bien, à cause des conditions d’affichage, de l’appareil qui permet la capture, des caractéristiques propres du QR-code (taille, définition, couleur)… Aussi, l’intégration d’un Tag reste graphiquement plutôt moche et met en exergue le coté technologique avec insistance. Ce qui peut rebuter certaines personnes ou être en incohérence avec le fond véhiculé par certains messages.
Avec le « check in pub », TF1 via sa régie publicitaire fait avancer encore d’un cran les possibilités. Terminé le Tag visible, toute image classique d’une vidéo peut servir de lien et permettre l’interactivité.
TF1 publicité détourne très astucieusement une technologie crée d’abord pour lutter contre le piratage de films : le fingerprinting. Il s’agit d’une technique qui permet de donner, et de reconnaitre, une empreinte numérique unique à une vidéo.
A l’origine, elle sert à créer un filtrage automatique des contenus contre la violation des droits d’auteurs. Cette solution technique fonctionne sur de nombreuses plates-formes vidéo comme Dailymotion ou Youtube. Quand une vidéo est uploadée, son empreinte numérique est comparée alors à une base de données qui centralise toutes celles déposées par les ayants droit. Si l’empreinte est reconnue, la vidéo contrefaite est supprimée.
En France, la solution de fingerprinting vidéo développé par l’INA se nomme « Signature ». Cette solution d’identification de contenus a d’ailleurs été mise en place en 2008 sur WAT, la plateforme de partage de vidéos du groupe TF1. On peut alors imaginer qu’elle entre en jeu dans la mise en œuvre de cette nouvelle utilisation publicitaire.
Le spot de publicité qui utilise cette nouvelle technologie était diffusé dans les écrans pub de TF1 mardi soir dernier. Cela avait été annoncé à grand renfort de spots à la radio. En complément à la publicité, la participation à un concours est proposé dans ce cas. Pour interagir et participer, il suffisait de lancer l’application myTF1 sur son smartphone, ou sa tablette. (Apple et/ou Andoid) Au passage, « check in » est aussi un bon moyen de promouvoir et d’inciter à utiliser la nouvelle application de la chaîne.
Un simple clic sur le bouton « check », viser l’écran de télé pendant la pub et remplir quelques champs ont suffi pour enregistrer la participation au jeu.
Le flashage de l’écran est très rapide. Chacune des images du spot agit comme un Tag invisible. Le risque d’erreur technique est alors quasiment supprimé. Il est d’ailleurs possible de jouer en flashant isolément une image fixe extraite du spot. (vidéo sur pause).
On imagine alors les possibilités transposables dans le futur à la presse et au print.
Le lien est alors fait hors de l’application vers une page classique de site internet. Celle ci n’est ici pas originale et pas vraiment interactive, mais la véritable innovation réside dans le lien invisible.
Est-ce la fin des mobiles-tag, codes barre et autres éléments intermédiaires ? Le lien facilité, il reste à imaginer maintenant les possibilités d’interactions.
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